Le peintre


Luigi Russolo est un peintre et musicien italien né en 1885 à Purtogruaro, Venise et mort en 1947 à Cerro di Laveno. C'est un des pères de la musique bruitiste.

Après une assez brève expérience musicale, il adhère au futurisme en signant le Manifeste des peintres futuristes (11 février 1910) et le Manifeste technique de la peinture futuriste (11 avril 1910).

Il participe aux expositions futuristes en traitant de thématiques liées à la ville, à la vie nocturne, à la vitesse, au travail, au portrait. Son langage plastique est assez varié (voir quelques uns de ses tableaux réalisés entre 1910 et 1913 : "Eclairs", "Souvenir d'une nuit", "Dynamique d'une automobile", "Solidité de la brume
).

Le 11 mars 1913, il publie un manifeste intitulé L'art des bruits, qu'il dédie à Pratella et où il présente ses théories sur l'utilisation du son-bruit. Il réalise avec Ugo Piatti de spectaculaires machines sonores qui préfigurent ce que sera plus tard la musique concrète et la musique électronique. Il abandonne ainsi la peinture pour se concentrer sur la musique. Les concerts futuristes qu'il dirige, notamment à Paris en 1921, attirent un public nombreux, parmi lesquels Stravinski, Ravel, Casella et Mondrian.

"...Mais l'avènement du fascisme et son refus d'y adhérer exclura rapidement Russolo de l'activité que les futuristes développent durant cette période (1925). Ceux-ci se tournent vers des musiciens comme Pratella qui va quitter peu à peu le mouvement...." Dictionnaire du futurisme (Bompiani)

En réalité, Antifasciste, Russolo s'exile à partir de la fin de 1927 à Paris où il se lie avec Fanny Efter jusqu'à son retour en Italie en 1939.


Quelques témoignages dans L'art des bruits (Edition l’âge d'homme) :

- Véra Idelson : "J'ai connu personnellement Russolo au temps de la pantomime futuriste. C'était un homme très intelligent, d'un esprit subtil,...Russolo était très antifasciste - cela ne pouvait pas être autrement, vu sa grande intellectualité et sa haute probité morale....".

- Nino Frank : "Russolo avait des sentiments antifascistes, à l'encontre des autres futuristes, qui avaient presque tous suivi Marinetti en s'inscrivant au parti. Je crois bien me rappeler que cette opposition au fascisme était un des motifs principaux de son émigration à Paris. Mais c'était, si je puis dire, un antifascisme purement sentimental, comme on pouvait l'attendre d'un idéaliste tel qu'était Russolo : il ne s'est jamais mêlé d'une action directe. Et il ne parlait pas souvent de la question. Du reste, une preuve de l’antifascisme de Russolo est donnée par notre amitié et la fréquence avec laquelle nous nous voyons : entre 1928, quand je coupe les ponts avec l’Italie, et 1933, où je pars me soigner en sanatorium et cesse donc de voir Russolo, je suis souvent attaqué par la presse fasciste et la plupart de mes amis italiens oublient mon adresse...Or, c'est justement la période de la grande amitié avec Russolo."

C'est le 28 décembre 1929 que Russolo donne son dernier concert public, présenté par Varèse, au cours du vernissage d'une exposition de peintres futuristes à la Galerie 23, à Paris.

[pas d'informations trouvées sur sa vie à son retour en Italie en français, et je ne parle pas italien...]

biographie plus complète ici
l'histoire du futurisme